Le règlement
Dans l’armée française, les textes règlementaires encadrant la pratique du chant sont rares. Des chœurs régimentaires ont existé dans les armées du XIXe siècle. En 1855, Georges Kastner avait publié un recueil pour ces formations (Les Chants de l’armée française, Brandus, Dufour & cie, Paris, 1855).
Le chant relève traditionnellement des usages, sa pratique est difficile à fixer dans un règlement. Moyen d’expression, il a à ce titre fait l’objet de quelques notes de service et d’un recueil officiel, le TTA 107, qui a connu deux éditions (1980 et 1985) et une tentative de réactualisation (1989-90) sans devenir la référence attendue.
Les chefs d’état-major de l’armée de terre sont intervenus à plusieurs reprises, montrant l’importance que le commandement accorde au chant.?
En 1982, le Gal Delaunay intervient pour compléter la liste des chants publiés dans la première éditions du TTA?107 (02323 DEF/EMAT/INS/FG/66 du 17/06/1982).
En 1987 le Gal Schmitt revient sur la 2e édition du recueil officiel, « le carnet de chant, TTA 107, diffusé en 1986, est le seul répertoire officiel de l’armée de terre. […] Ce recueil […] n’exclut pas l’interprétation d’autres chants, dont la pratique est laissée à l’appréciation des chefs de corps. » (02663 DEF/EMAT/INS/FG/65 du 15/06/1987)
En 1989 le Gal Forray constate que, « Le TTA 107 diffusé en 1986 fixe le répertoire officiel de l’armée de terre en matière de chant. Ce recueil […] apparaît assez pauvre et son inspiration trop souvent étrangère aux traditions nationales. Afin d’éviter de figer définitivement cette expression importante de la vie de la communauté militaire […], j’ai décidé la création d’un groupe de travail chargé de renouveler et d’actualiser le répertoire des chants […] de l’armée de terre. [Son] action s’orientera d’une part vers l’exploitation approfondie du patrimoine national, d’autre part vers la création. » (02471 DEF/EMAT/INS/FG/68 du 21/06/1989)
Entre-temps, le commandant des écoles de l’armée de terre est intervenu sur la pratique du chant, « veiller à donner à vos cadres et à nos futurs cadres […], le goût d’une mélodie normale et conforme à la tradition française — la plupart de nos chants nationaux n’admet pas en particulier les finales syncopées qu’une “mode” leur impose.» (009256 CEAT/ET/CB du 09/08/1988)
Dernièrement, le Commandement des musiques de l’armée de terre a diffusé une note sur la cadence, le ton et les fins de phrases (0325 ARM/COMMAT/PILDOM du 07/03/2018).
La rareté des prescriptions concernant les chants militaires montre que la responsabilité de leur exécution repose sur les utilisateurs.?A eux de faire entendre de belles interprétations s’inscrivant dans les traditions de qualité et de goût qui font la réputation internationale de la culture française
Documents à télécharger :
- Pratique du chant dans l'armée de terre, Général Delaunay CEMAT, 17 juin 1982 2 pages (2.74 Mo)
- Pratique du chant dans l'armée de terre, Général Schmitt CEMAT, 15 juin 1987 2 pages (639.18 Ko)
- Pratique du chant dans l'armée de terre, Général Servranckx commandant de la 3e région militaire 25 juin 1987 1 page (460.22 Ko)
- Image de l'armée de terre : les chants - la cadence des pas, Général Rousseau-Dumarcet commandant par intérim des écoles de l'armée de terre, 15 juin 1987 2 pages (575.62 Ko)
- Carnet de chants (TT 107), Général Forray CEMAT, 23 mars 1989 2 pages (67.15 Ko)